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Après le nord-est, la Russie expulsera les USA d'al-Tanf?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Mouvements de troupes US à la frontière entre la Syrie et la Jordanie et l'Irak. @Harbi Press

Alors que les soldats américains continuent de quitter la Syrie pour l'Irak où ils disent n’être que de passage vouloir maintenir un petit contingent de 200 soldats à l'est syrien pour qu'il y veille au bon déroulement du trafic du pétrole de contrebande syrien vers la Turquie et Israël.

« Nous avons assuré la sécurité des exploitations pétrolières, et c’est pourquoi un petit contingent américain restera dans les régions où il y a du pétrole. Nous allons le protéger et à l’avenir nous déciderons quoi faire avec cela », a déclaré le président américain, Donald Trump, qui comme à son habitude, ne dit pas toute de la vérité. Selon certaines sources proche des négociations de Sotchi, les États-Unis auraient conditionné leur retrait du nord-est de la Syrie à ce que les champs pétroliers du désormais défunt "Rojava" soient exploités par des sociétés US et israéliennes. Cette exigence s'est heurté au non tonitruant de la Russie qui a annoncé le 23 octobre par la voix du représentant spécial de Poutine, Mikhaïl Bogdanov que tous les sites pétroliers et gaziers syriens doivent revenir sous le contrôle de l'État syrien. 

Certaines sources affirment d'ailleurs que la Syrie pourrait contenir autant de gaz que le Qatar, ce qui pourrait lui être d'un grand recours en période de reconstruction. Mais le pétrole et le gaz ne sauraient être les seuls motifs de l'obstination américaine à maintenir des troupes à l'est syrien soit plus précisément à al-Tanf, cette base qui bloque le principal point de passage Irak-Syrie et où les Etats-Unis maintiennent les officiers chargés à la fois de surveiller l'entraînement des terroristes, d'espionner les positions de la Résistance à Abou-Kamal, d'envoyer les terroristes attaquer les frontières irakiennes, et surtout apporter un soutien logistique à l'aviation israélienne pour qu'elle bombarde la route stratégique Irak-Syrie qui fonctionne pleinement depuis la réouverture au mois de septembre du point de passage Qaëm-al-Tanf. Or depuis que la Russie s'est rallier à ce corridor stratégique, Moscou exige plus fermement le retrait US d'al-Tanf. Tout au long du mois de septembre, l'aviation russe à procédé à plusieurs interceptions, celles destinées à contrer les frappes israéliennes contre l'armée syrienne dans l'est syrien. 

Le ministère russe des Affaires étrangères vient ainsi de demander dans un communiqué, publié mercredi, aux États-Unis de mettre fin à l’occupation de la région d’al-Tanf dans la province de Homs.

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Verchinin, a déclaré aux journalistes : « Un nombre de militaires américains ont été déployés illégalement à la base d'al-Tanf, bloquant l'accès à la frontière irako-syrienne. Nous les appelons à mettre fin à l'occupation de cette région. »

Lire: "La base US à al-Tanf sera-t-elle le 1er théâtre d'un face-ç-face US/Iran"?

Bien que Trump ait annoncé en automne de l’année dernière sa décision de retirer les troupes américaines de la Syrie, ces forces ne se sont pas encore complètement retirées de la Syrie. Trump a également déclaré récemment qu'un nombre limité de forces américaines resteraient dans le sud de la Syrie. On a précédemment annoncé que les troupes américaines resteraient dans la base d’al-Tanf.

Le point de passage d’al-Tanf est le premier et le plus important poste frontalier syrien avec l’Irak après la frontière syro-jordanienne. En d’autres termes, al-Tanf est la frontière la plus méridionale, séparant la Syrie de l’Irak et occupe une place importante parmi les frontières des trois pays que sont la Syrie, l’Irak et la Jordanie. L’armée américaine y a déployé son Système d’artillerie lance-roquettes à haute mobilité M142  (HIMARS) .La réouverture de ce point de passage complétera le processus de connexion entre l'Irak et la Syrie d'une part et entre l'Irak et la Jordanie de l'autre. Un retour de l'État syrien dans cette localité réduira par ailleurs la marge de manœuvre d’Israël qui s'est servi d'al-Tanf comme de sa propre base depuis son occupation il y a cinq ans. Le retrait US d'al-Tanf provoquera aussi un démantèlement de la principale base d'entraînement des terroristes US à savoir Rukban, où les Américains utilisent les réfugiés comme bouclier humain pour occulter leurs opérations secrètes. "Ce serait en tout cas une très mauvaise nouvelle pour Israël qui n'a cessé depuis le début de la guerre de se servir d'al-Tanf pour contrer l'armée syrienne et la Résistance dont les forces sont déployées à T-4". 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV